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Choisir

 

Parfois, dans la vie, nous pouvons avoir l’impression que les choses ont changé et qu’il est à présent temps de faire autrement.

Mais ce n’est pas facile car nous pouvons avoir l’impression de ne pas respecter nos propres engagements ou de trahir quelque chose ou quelqu’un.

Et pourtant, tout change en permanence autour de nous et nous même aussi.

Changer est obligatoire, nous n’y pouvons rien, c’est le propre même de la vie, et si de prime abord cela parait impossible et même néfaste, souvent avec le recul, nous nous rendons compte que c’était inéluctable et profitable.

La difficulté se trouve dans notre capacité à prendre du recul sur la situation, à sortir de nos automatismes, et à choisir d’autres voies.

Choisir, là est bien le problème, choisir c’est obligatoirement renoncer, renoncer à certaines possibilités sans savoir où cela va nous mener, si nous avons eu raison ou tort, si nous pouvons revenir en arrière, que ce serait-il passé si notre choix avait été différent…

Ouh lala ! ça prend la tête, mieux vaut arrêter tout de suite ces ruminations et je vous propose, en attendant de faire vos choix, de lire cette histoire qui nous parle de choix.

Bonne lecture.

Choisir

Cette petite graine est perdue là, on ne sait comment elle est arrivée à cet endroit mais elle y est.

Elle ouvre les yeux, regarde autour d’elle, il fait noir, elle ne voit rien. Elle écoute les bruits autour d’elle, elle entend vaguement au loin que la vie existe. Elle n’est donc pas seule. Petit à petit, ses yeux s’habituent à l’obscurité et elle distingue ce qui se trouve autour d’elle. Elle est dans une sorte d’enclave, ça ressemble à une caverne, une grotte. Il y fait frais et bon. Ce n’est pas joli, il n’y a pas grand-chose mais la graine s’y sent bien, en quelque sorte protégée, pas mal finalement. C’est comme ça.

Elle referme les yeux, rassurée, et se rendort.

Les jours, les nuits, passent tranquillement et notre petite graine s’habitue à sa vie.

Elle pense. Elle n’a que ça à faire, penser. Penser à quoi ?

À quoi peut-on penser quand tous les jours se ressemblent ?

Cela dépend de l’humeur de notre petite graine. Parfois, elle est triste car elle s’ennuie, cela ne l’intéresse pas d’être là sans rien faire. Parfois, intriguée par un bruit qu’elle entend au loin, elle imagine 1000 choses, échafaude des plans pour sortir de sa grotte, d’ailleurs aujourd’hui, nous sommes dans un de ces jours.

Ce matin, elle s’est réveillée, impatiente de faire quelque chose, de bouger. Elle scrute l’horizon, et se rend compte pour la première fois, qu’il y a une petite lueur au-dessus d’elle, une lumière. Elle est intriguée. Commence à rêver, à inventer 1001 histoires. Ça l’occupe bien. Et à un moment, on ne sait pourquoi, elle s’arrête, respire un bon coup, s’étire et se dit : « Stop, j’arrête les rêves, je passe à la concrétisation »

Que veut-elle dire ? Que va-t-elle faire ?

Elle ne le sait même pas elle-même. Ces yeux sont attirés par la lueur. Elle a envie de savoir d’où vient-elle. Elle décide d’arrêter de pousser et croître en se développant sur le sol comme font les plantes rampantes et de changer, de devenir une plante grimpante pour monter vers la lueur. Pas évident, il va falloir changer. Cela demande des efforts, d’inventer, de créer ce qui n’existe pas. Personne pour l’aider, pas de mode d’emploi.

Peu importe, notre petite plante a envie de changement.

Evidemment, là où elle est tout est calme, sans surprise. Elle ne risque rien, tout est prévu d’avance.

Tout est prévu d’avance ?

 Eh bien non puisqu’elle pense, rêve, et que là, rien n’est prévu d’avance.

Et la voilà partit. Tout doucement, elle grimpe, fait des efforts, chute, recommence, toujours guidée par la petite lueur. Plus elle grimpe, plus sa tige grossit, devient vigoureuse. Ça lui permet de monter encore.

Et la voilà face à la lueur. Maintenant elle voit d’où elle vient. C’est un petit rayon lumineux passant au travers d’un petit trou existant dans le toit de la grotte. Elle s’approche mais tout de suite elle est éblouie et recule. Elle ferme les yeux, difficile de les garder ouverts, cela fait mal. Elle ne se décourage pas car maintenant les bruits qu’elle entendait au loin sont très nets. Elle écoute et entends des voix qu’elle ne comprend pas. Elle respire aussi des odeurs nouvelles, certaines sont délicieuses d’autres beaucoup moins. Notre petite graine est excitée, tant de nouveautés. Elle décide d’attendre et de profiter déjà de tout ça avant de réouvrir ses yeux.

Les heures passent et la petite graine s’enhardit à réessayer. Curieusement, la lueur a bien changé. D’ailleurs, les bruits ont eux aussi diminué. Les odeurs sont différentes. Elle se pose beaucoup de questions.

Elle remarque que maintenant il lui est possible de regarder sans être éblouie. La voilà qui monte un peu plus vers le passage.

Elle passe au travers et un spectacle inattendu la happe. Elle a l’impression d’être dans une immensité. Tout est sombre mais il y a des lumières par ci par là.

 Elle s’habitue et décide de revenir plus tard car elle est fatiguée par tant d’émotions.

Elle recommence souvent son expérience première, elle a compris l’alternance du jour et de la nuit, d’ailleurs, elle s’y est adaptée. Maintenant ces yeux supportent la lumière, sa tige est très grosse, du coup elle passe difficilement par le passage. La graine s’est étoffé et devenue une très belle plante aux multiples feuilles.

 Il lui est à présent de plus en plus difficile de réentrer dans sa grotte.

Elle arrive à un moment spécial, celui de devoir choisir entre sa vie tranquille sans surprise mais protégée au fond de sa caverne et celle de cette plante qui grandit à l’extérieur, ouverte à d’innombrables expériences mais soumise aux aléas d’une vie à l’extérieur comme le vent, la pluie, la chaleur. Que faire ?

Dans sa tête, tout se bouscule, c’est comme s’il y avait plusieurs personnes qui parlaient : « n’y va pas, c’est dangereux, tu ne pourras plus revenir » disent certaines voix et d’autres disent : « n’écoute pas, tu t’ennuieras, il ne t’est rien arrivé jusqu’à présent, vas-y » 

Peser le pour, peser le contre, c’est ce que nous faisons souvent, parfois sans nous en rendre compte.

Quelle direction prendre ? Que feriez-vous à sa place ? à quoi cela fait-il écho en vous ?

 Avez-vous remarqué que quand nous sommes à la croisée des chemins les choix sont difficiles.

La jolie plante, elle, a décidé que « qui vivra verra » très bien, très très bien pour elle, certainement. Et pour vous ?

 À chacun son chemin et à bientôt à la croisée des chemins….

Angèle Parodi

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