Quand j’ai commencé à apprendre à méditer, j’ai été énormément gênée par cette tendance irrépressible de mon cerveau à penser à tout un tas de choses, plus ou moins importantes qui me passaient par la tête.
Quand je revenais à la méditation, je ne savais plus où nous en étions!
Dire que je faisais ça pour me détendre ! et je ne profitais pas de ce qui se passait, trop occupée à penser à hier ou demain. Hélas la minute écoulée était passée et ne reviendrait plus, quel méli mélo entre ce qui vient de passer, ce qui arrive, la minute future qui est déjà la minute passée et la minute présente qui, elle, est passée inaperçue! Ouh lala! J’ai mal à la tête! tous ces « est passée, passe, passera »
Voici un conte pour réaliser l’importance, le précieux, du moment présent. Alors, restez avec moi et lisez ce conte…..
La libellule qui surfait sur l’air du temps
Une jolie libellule avec des ailes bleutées, translucides, volait gracieusement au-dessus de la campagne.
Sans effort, elle se laissait porter par de doux courants d’air qui l’amenaient, au gré de leurs directions, plutôt par ici, plutôt par là…
Le temps passait et la libellule, lassée de tous ces paysages, commençait à s’ennuyer.
Elle décida de changer de rythme et de voler le plus fort possible pour monter toujours plus haut dans le ciel.
Peut-être qu’au-dessus des cieux se trouvaient de nouveaux paysages à explorer ?
Elle prit son courage à 2 ailes et bâtit, bâtit des ailes et monta, monta plus haut, toujours plus haut, si haut que bientôt elle ne ressemblait plus qu’à une petite lueur bleue dans le lointain ciel, et oups ! elle disparut.
Oh là là! Pauvre libellule. Que s’était-il passé ?
En y regardant de plus près, donc de très très loin, on pouvait voir notre libellule qui, de nouveau, se laissait porter par l’air du temps, un temps nouveau, un temps incomptable, un temps où l’on pouvait remonter dans le temps et retrouver les forêts, les océans, les glaciers d’un autre siècle, et aussi, un temps futur où l’on pouvait découvrir les paysages de demain …..
C’était si beau.
Et pourtant, de nouveau notre petite libellule s’ennuyait.
Mais de quoi pouvait-elle s’ennuyer avec une si grande variété de paysages, toute cette beauté ?
Notre petite libellule s’ennuyait de ses paysages à elle, ceux d’en bas, ceux dont elle connaissait chaque fleur, chaque ruisseau.
Elle décida alors de battre de nouveau ses petites ailes le plus fort possible pour redescendre au plus vite dans son temps, sur son air du temps.
Car, finalement, notre petite libellule avait compris qu’elle était la libellule de sa saison, celle de sa vie, son époque, son présent.
Et vous, quelle libellule êtes-vous ?
Angèle Parodi